Publié dans Société

Assassinat de Ntsoa de VHF - L’opération commanditée par sa petite amie  

Publié le jeudi, 17 novembre 2022

Crime passionnel. Après de longs atermoiements et une restriction totale du canal d’information sur l’affaire se rapportant sur le meurtre de Ntsoa, de son vrai nom Andriatiana Rabemanantsoa, ex-chanteur du groupe VHF, l’enquête a évolué. Quatre suspects ont été arrêtés dont la petite amie de la victime. Hier, ils ont été déférés au Parquet d’Anosy, sitôt après l’enquête préliminaire menée conjointement par la brigade de Gendarmerie de Tanà-ville et du poste de Gendarmerie de Talata-Volonondry. Par ailleurs, d’autres suspects sont encore recherchés.

Nul n’a douté un seul instant que cette jeune femme présentée comme l’amie intime de la victime, était aussi dans le coup. Elle serait le commanditaire. « Le suspect qui a participé directement dans l’élimination physique de Ntsoa a cité la jeune femme », explique la Gendarmerie. A l’explication de l’extrême ambiguïté du sentiment de la jeune femme, elle a essayé de se blanchir en faisant semblant d’être compatissante sur le triste sort de son défunt ex-compagnon, lors de sa publication sur Facebook, du moins dans les premiers moments qui ont suivi la triste nouvelle sur l’assassinat du chanteur évangélique. Pour mieux dissimuler encore le doute la concernant, elle a joué le tout pour le tout : elle était même venue assister aux obsèques du malheureux. Or, c’était dans ces circonstances que les gendarmes l’avaient arrêtée. 

Après plusieurs jours d’attente et de suspense donc, la Gendarmerie s’était finalement exprimée sur l’affaire à Betongolo, hier. Dans sa révélation, le service de cette Force en charge d’enquêter sur ce meurtre odieux, n’y était pas allé par quatre chemins pour dire qu’il était à la fois prémédité et passionnel. « L’acte aurait été motivé par la jalousie amoureuse, situation à laquelle s’ajoute une histoire de gros sou en lien avec un business », déclare en substance le lieutenant Rija Rakotonindriana, adjoint du commandant de la brigade de Gendarmerie de Tanà-ville. Mieux, tous les présumés meurtriers présentés devant le Parquet, hier, seraient des proches du chanteur et non moins businessman.   

Pour retracer brièvement les circonstances du meurtre proprement dit, ce dernier s’était produit du côté d’Analamahitsy où la victime se trouvait en compagnie de ses présumés meurtriers, dans sa voiture et autour de quelques bouteilles. A première vue, rien n’a présagé que cette rencontre, un peu trop arrosée, entre des personnes qui se connaissent bien, allait par la suite virer au drame. « Ils ont exécuté Ntsoa dans sa propre voiture. Plus tard, la Vw Polo dans laquelle l’assassinat a été consommé, avait été repérée du côté du garage à Nanisana », devait préciser notre source auprès de la Gendarmerie. Une fois leur sale besogne terminée, les tueurs ont transféré le corps sans vie du chanteur dans le 4x4 Rexton, qui appartient également à la victime. Et on connaît la suite. Ils ont réussi leur petit cinéma, en faisant croire à un accident de la circulation en poussant la Rexton dans le vide, avant de terminer sa course folle, les 4 roues en l’air, sous le pont d’Ambohimanarivo à Talata-Volonondry, au PK 29 +700, sur la RN3. Le véhicule y fut retrouvé au petit matin du 8 novembre dernier. 

Il était évident qu’il s’agit d’un meurtre déguisé en accident, comme le précisent les enquêteurs. A bord du Rexton se trouvait le corps sans vie et ensanglanté de Ntsoa comportant 8 plaies béantes, toutes occasionnées à l’aide d’objet tranchant. Le malheureux avait été même éviscéré tandis que les tueurs ont couvert sa tête avec sa propre chemise. Tout autour de lui, des bouteilles d’alcool dont certaines déjà entamées, d’autres encore intactes. Toujours hier, des membres de l’entourage de la victime ont manifesté sur le parvis du Tribunal d’Anosy, banderoles en main. Ils veulent simplement la vérité sur l’affaire, du moins lors du déferrement des 4 suspects. 

 

Franck R.

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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